Marseille au temps du Roi-Soleil
la ville, les galères, l'arsenalAndré Zysberg
Éditeur : Jeanne Laffitte
Quand, pourquoi et comment Marseille est-elle
devenue une ville moderne ? Cette enquête historique emmène le lecteur
au milieu du XVIIe siècle. Tout commence lorsque Louis XIV entre dans
Marseille par la brèche pratiquée à travers son rempart et ordonne la
construction de la citadelle Saint-Nicolas. Il faut punir une cité
rebelle, mais aussi prendre très vite, en quelques années, les
décisions qui vont propulser ce port provençal un peu endormi au
premier rang des places de commerce d'Europe. L'opération de
l'agrandissement permet le développement urbain au-delà des collines et
des vieilles murailles : la superficie de la ville triple en trente
ans. La croissance est portée par le trafic avec les Échelles du Levant
et l'essor des fabriques qui s'installent du côté de la Joliette et de
Rive-Neuve. Néanmoins, tous les Marseillais ne deviennent pas riches
comme «Moussou Bruny». Les gens du petit peuple, manoeuvres et
matelots, gagnent juste de quoi vivre et se loger avec leur famille.
Autre facette méconnue de son histoire, Marseille fut aussi le port des
galères de France. Louis XIV ordonna en 1665 la construction du
magnifique arsenal, qui occupait tout le fond du port, puis s'étendit
sur une bonne partie de la rive sud. Vers 1700, quarante galères
mouillaient dans le bassin du Lacydon, sur lesquelles vivaient 12 000
hommes de chiourme. Ce livre restitue la mémoire de ces Marseillais en
casaque rouge, ni reclus ni exclus, qui ont pris part à la vie
quotidienne de la cité.
Grand carrefour méditerranéen et port de guerre, Marseille joua
également le rôle d'escale culturelle, à mi-chemin entre baroque et
classicisme. Sa vie artistique et littéraire s'épanouit généreusement,
avec des artistes, des hommes de lettres et des savants nés dans son
terroir, tels que Antoine de Ruffi, Pierre Puget, Meiffrein Conte,
Xavier Marchetti, Laurent d'Arvieux et Louis Feuillée. Ce temps de
Marseille sous le règne du Roi-Soleil pourrait bien être le grand
siècle des Marseillais.
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